Le problème avec “Les quatre accords Toltèques”

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Il y a peu, je partageais ma critique du livre de Lise Bourbeau, les 5 blessures qui empêchent d’être soi-même.Aujourd’hui, c’est sur un autre géant du développement personnel que je me concentre, j’ai nommé, les 4 accords Toltèques (4AT).

Trônant fièrement à côté de son inséparable binôme sur une étagère à la fnac, son bandeau affirme fièrement que le secret ancestral retranscrit sur ces quelques 120 pages a changé la vie de 4 millions de lecteurs.
Logique ; après être devenu soi-même en faisant table rase de toutes les blessures du passé, il ne nous reste plus qu’à reprogrammer notre esprit sur la sagesse de Don Miguel Ruiz (DMR), chaman proclamé de « la lignée des Chevaliers de l’Aigle », de quoi vivre pour le mieux dans le meilleur des mondes.

Cette critique sera présentée en deux temps.
La partie une s’articulera autour des quatre accords, qu’elle détaillera.
La seconde sera centrée sur mon avis personnel.

Sommaire

Le résumé des Quatre accords de Toltèques

Le livre des 4AT s’ouvre sur une préface annonçant d’emblée le mysticisme dans lequel il s’ancre.

Lors d’une courte introduction, DMR, l’auteur, explique que ses propos s’appuient sur la tradition d’une civilisation lointaine qui aurait trouvé les clés du bonheur (tant et si bien qu’elle n’existe plus !).  Toutefois, comme son ami LB, il ne citera aucune source ni ne proposera aucun ouvrage de référence concernant ladite civilisation ayant inspiré ses propos révolutionnaires.

Justification faite de sa légitimité à écrire, DMR expose une théorie qui tisse la toile de fond des 4AT qu’il développera plus tard.
Dans l’enfance, nos parents, la société, les religions et autres marqueurs environnementaux et culturels, nous assujettiraient à une domestication.
Ce processus, reposant sur un système de sanctions/récompenses, nous conduirait à passer des accords tacites avec les autres afin d’obtenir leur reconnaissance et leur amour.
Attachés à ce fonctionnement, nous nous maintiendrons, à l’âge adulte, dans un processus dauto-domestication, ignorant que ces accords qui régissent nos vies ne reposeraient, en réalité, que sur nos peurs.

Ces accords, donc, seraient nocifs et devraient urgemment être remplacés par 4 nouveaux accords (ou plutôt, 5 puisque DMR a sorti un nouveau livre abordant le cinquième – et, non, ça n’a rien à voir avec le succès financier généré par le premier bouquin, voyons ! ) qui nous libéreraient de ces schémas vampirisants.

Lesdits accords étant :
1- Que votre parole soit impeccable ;
2- Ne jamais en faire une affaire personnelle ;
3- Ne pas faire de suppositions ;
4- Faire toujours de votre mieux.

Critique accords par accords

1. Que votre parole soit impeccable.

Il s’agirait, ici, de ne parler qu’en positif de soi-même et des autres, fond et forme.
Pour DMR, « impeccable » = « gentil », et il suffirait de parler « gentil » pour créer un monde « gentil ».

Effectivement, c’est du bon sens que de dire qu’il faut soigner ses mots.

Ils ont un poids, une charge émotionnelle.

La parole joue un rôle central dans les relations humaines, elle permet d’exprimer notre pensée et, se faisant, de créer un lien entre notre monde intérieur et le monde extérieur.
Mais ma critique de ce premier accord porte sur deux points : l’extrapolation du pouvoir des mots, et une confusion entre le fond et la forme de la « parole ».

a) L’extrapolation du pouvoir des mots

Le premier point gênant, donc, à mon sens, est que DMR attribue aux mots un pouvoir créateur objectivement faux.

Tout commence lorsqu’il cite la Bible ; pourquoi, d’ailleurs ? Serait-ce à des fins marketing ? Je ne saurais le supposer, de peur d’enfreindre le troisième accord !

« Votre parole est votre pouvoir créateur. C’est un cadeau qui vous vient directement de Dieu. Le prologue de l’évangile de Jean, parlant de la Création de l ‘Univers, dit : “Au commencement était la parole*, et la parole était avec Dieu, et la parole était Dieu.” ».

Bon, tout d’abord, choisir une telle citation prouve le peu d’égard qu’il a pour son lecteur. Si celui-ci est athée, il y voit un argument parfaitement obsolète ; s’il est chrétien, il y voit un argument parfaitement faux : de fait, un chrétien un tant soit peu instruit, sait que « la parole » évoquée dans l’Évangile ne se rapporte pas à un pouvoir universel de créer ex-nihilo, comme DMR aimerait le faire croire, mais s’en réfère à la Seule Personne de Jésus-Christ, appelé « verbe de Dieu ».
Quitte à se la jouer religieux en citant la Bible, il aurait pu choisir un verset qui parle réellement du pouvoir de la parole, comme celui du Livre des Proverbes qui dit que « La langue a pouvoir de vie et de mort. » : un pouvoir non pas créateur mais exécutif qui s’exerce sur ce qui est déjà créé (car pour choisir du sort d’un homme, encore faut-il que celui-ci existe !)

Ainsi, son choix de verset n’est pas anodin : il atteste que l’idée défendue par DMR est que la parole peut créer ex-nihilo (à partir de rien).
Or, je n’ai nul besoin de le prouver : le réel et la vérité nous prouvent que la parole existe comme membre d’un tout et n’a d’impact qu’en ce qu’elle engendre l’action.

La parole construit. Elle ne crée pas.

DMR continue d’appuyer sa pensée déviante et fantaisiste en disant que « chaque être humain est un magicien qui peut jeter un sort par ses mots ».
Il multiplie les analogies entre la parole et la magie, un refrain incessant qu’il saupoudre d’exemples toujours plus grotesques et inappropriés.
« La parole est si puissante qu’un seul mot peut changer une vie ou détruire l’existence de millions de personnes. Il y a quelques décennies, la parole d’un seul homme en Allemagne a manipulé toute une nation peuplée de gens intelligents. Il les a conduits à la guerre, par la seule puissance de sa parole. Il a réussi à convaincre certains de commettre les actes de violence les plus atroces qui soient. Sa parole a réveillé les peurs des gens et, comme une immense explosion, les tueries et la guerre ont ravagé le monde entier. »
Oui, il a osé.
DMR, celui qui prétend révolutionner votre vie, ose braver des milliers d’historiens, bafouer leurs recherches en affirmant que la Seconde Guerre mondiale et l’holocauste n’auraient pour coupable que la parole d’un dégénéré.

Non, ce ne sont pas des facteurs économiques et sociaux, historiques et j’en passe qui ont contribué à la barbarie nazie, NON !
C’est uniquement la parole créatrice et magique d’Adolphe Hitler qui a ouvrée, seule.

DMR continue sur sa lignée d’exemples simplifiés à l’extrême et caricaturaux, comme ce passage où il évoque que dire à un ami « Tiens ! La couleur de ton visage est celle des gens qui vont avoir le cancer. » suffit à ce qu’il développe un cancer en moins d’un an. Comme si un cancer pouvait se développer par seul effet nocebo, la précision temporelle en plus ! C’est non seulement absurde, mais totalement faux, comme le démontre le réel, à travers les personnes atteintes d’hypocondrie, par exemple.

2) La confusion fond/forme

Mon second point de critique est que, lorsque DMR évoque une parole « impeccable », il s’attache aussi bien à la forme qu’au fond ; nous conviendrons tous que soigner la forme est essentiel, nul besoin d’épiloguer là-dessus. Mais il est très gênant que DMR affirme que le fond lui-même doit être « impeccable », c’est-à-dire « gentil » ; ça laisse libre cours à de nombreux excès.

Par exemple, selon lui, gronder son enfant bruyant reviendrait à le condamner à devenir timide et réprimer ses émotions pour être accepté. Mais quel déni du réel ! Et surtout, quel déni des autres ! L’auteur semble oublier qu’il y a un bien commun ; qu’en société, celui-ci surpasse le bien-être individuel. Si un enfant bruyant gêne ses voisins, le bon sens est de se montrer ferme pour qu’il cesse d’importuner les autres. Aimer son enfant, lui rendre service, c’est lui donner des clés pour savoir vivre avec autrui dans un monde duquel il n’est ni le centre, ni le roi !
DMR, qui dit que la parole impeccable doit s’ancrer dans la vérité et dans l’amour, sait-il que la vérité est le rapport au réel ? Ignore-t-il que ce réel atteste que les paroles fermes font grandir, que les mots durs secouent ? Ignore-t-il, ce grand chaman, que nos émotions nous constituent, et qu’il est naturel de les exprimer ? Qu’il est naturel d’employer des mots rudes lorsque l’on est en colère, d’utiliser un vocabulaire larmoyant et défaitiste lorsque l’on est triste ? Ignore-t-il que dans un monde et une vie faite d’adversités et d’épreuves, ne penser que positivement serait un déni du réel, conduisant à la folie ?

Concluons 
Disons que le seul bon sens de cet accord, c’est son titre ! 
Tournons notre langue sept fois dans notre bouche avant de parler, comme le dit ce bon vieil adage, qui, au passage, nous prouve que DMR n’a rien inventé. 
Soigner sa parole relève d’un bon sens commun que nous avons tous, sorte de loi morale qui nous enjoint à faire preuve, envers les autres, du même égard que l’on aimerait qu’ils eussent pour nous, comme le disait déjà Jésus, par exemple, 2 000 ans avant DMR. Mais soit, un ouvrage bimillénaire nommé Bible est beaucoup moins exotique et marketing qu’un petit livre de 120 pages qui se revendique l’héritage d’une civilisation ancestrale. 
Quant au développement de cet accord, et bien, ce ne sont que fumisteries basées sur une version fantasmée du réel, comme expliqué plus haut. 

2. N’en faites jamais une affaire personnelle

Ce deuxième accord explique qu’il ne faut pas se laisser atteindre par les propos que les autres peuvent tenir sur nous. 

Si, à priori, celui-ci paraît juste et plein de bon sens, là encore, DMR enlève les murs porteurs de la vérité : il ôte d’un concept plutôt vrai les principes qui en font les nuances, de sorte que son récit devient non seulement faux, mais dangereux !

OUI ! Personne ne peut nous connaître parfaitement. Nous sommes une sorte d’image floue que les autres clarifient en y apposant leurs expériences et leur personnalité. Oui ! Parfois, les appréciations des autres relèvent plus de la projection ou du fantasme que du constat factuel ! Mais s’en tenir à ça est une simplification extrême ; baser tout son second accord dessus est imprudent !

À commencer par une vérité simple : l’image de nous n’est pas floue pour tout le monde. Oui, certains peuvent nous aborder avec subjectivité. Néanmoins, suivant l’intimité qui nous lie aux individus, ils savent des choses de nous, des éléments objectifs qui ne relèvent pas de leur grille de lecture personnelle, mais de l’observation d’actes répétés que nous avons posés et qui disent quelque chose de nous. 

Si je prenais fréquemment la parole pour dire des choses volontairement fausses, je serais une menteuse ; si je me rendais chez des amis et prenais, en cachette, un objet qui leur appartient pour l’apporter chez moi, je serais une voleuse.

Tout ça témoigne d’une chose : l’accord de DMR n’est pas applicable, car il existe un bien et de mal absolu dont les actions, visibles et observables, témoignent

Nous ne pourrons jamais mesurer le degré de monstruosité d’Hitler, car nous ne pourrons jamais connaître la réalité de sa vie intérieure ; toutefois, qu’il ait commandité l’assassinat de 6 millions de personnes sur la base de leurs croyances religieuse, ethnie ou orientation sexuelle, nous donne une indication sur l’individu qu’il était. Volontairement et répétitivement, il a posé des actes moralement inadmissibles, objectivement mauvais, qui disent quelque chose de lui. 

Hitler eut pu en faire une affaire personnelle qu’on lui dise que c’est un monstre : ses actes en témoignent. Un pédophile peut le prendre personnellement qu’on lui dise que c’est un détraqué : ses actes en témoignent. Un menteur peut en faire une affaire personnelle qu’on le dise indigne de confiance : ses actes en témoignent. De même que ces exemples, extrêmes, je l’avoue, nous aussi devons parfois faire notre la critique qui nous est faite.

Car c’est moralement entendable, d’une part, mais également souhaitable de l’autre : prendre les choses personnellement nous permet parfois de nous corriger. Si tous les mots des autres glissaient sur nous comme luge sur neige, quelles perspectives d’évolution aurions-nous ? Quels encouragements nous pousseraient ?

De plus, DMR passe au-delà de deux composantes essentielles de l’humain.

Ses émotions, d’abord. Nous prenons les choses personnellement, car nous avons des sentiments, des émotions, et que nous sommes faits pour interagir avec le monde extérieur. Nous ne pouvons rester impassibles devant les dires d’autrui, car nous sommes constitués pour vivre avec lui. Ce qu’il pense de nous nous importe, ce qu’il en dit également. Par la parole, les hommes s’encouragent, se soutiennent, se corrigent ; l’être humain est un animal social et intelligent, intelligence qui se manifeste en premier lieu par la parole ! Nous sommes liés les uns aux autres notamment par ce que nous nous disons ! Quelle société individualiste et impassible DMR veut-il contribuer à créer en nous encourageant de cultiver l’indifférence aux autres ?
Notre capacité de jugement, ensuite.
De fait, Dieu ou/ou l’évolution nous ont dotés d’un panel de mécanismes nous permettant d’émettre des jugements. Nous raisonnons, nous manipulons des concepts, et nous vivons en société. L’équation est simple.

Concluons 
Disons que rien, et surtout pas son titre, n’est à retenir dans ce deuxième accord !
Nous prenons les choses personnellement et le ferons toujours, car nous vivons en société, et l’interaction avec autrui, conjuguée à la loi morale (entre autres), implique que nous émettions des avis les uns sur les autres. 
Si Don Miguel Ruiz avait voulu être utile à ses lecteurs, il leur aurait plutôt expliqué comment discerner la critique à accueillir, et celle à rejeter. Car, de fait, toutes les critiques ne se valent pas ; certaines nous font grandir, d’autres nous rabaissent. Certaines sont émises par des gens bien intentionnés qui optent pour une correction fraternelle, d’autres par des individus qui veulent nous décourager. 
Prenons des choses personnellement, oui, mais apprenons à savoir lesquelles : celles qui nous font grandir, celles qui nous poussent au bout de nous-mêmes.
De plus, nous soulignerons comme ces accords issus de la sagesse ancestrale de DMR sont incohérents : le premier enjoint à « avoir une parole impeccable », tandis que le second invite à « ne rien prendre personnellement ». Alors, je m’interroge : dans le monde idéal de DMR où tout le monde aurait lu les 4AT et les appliquerait, quelle serait l’utilité d’avoir une parole impeccable, si, de toute façon, personne ne la prendrait personnellement ? Vous avez 4h 

3. Ne faites pas de suppositions

Cet accord explique qu’il faut préférer le dialogue aux supputations ; là encore, un conseil plein de bon sens en apparence.
Et pourtant !

Une fois n’est pas coutume, DMR oublie que l’être humain existe avec des prérogatives et caractéristiques intrinsèques. Nous sommes biologiquement conçus pour supposer ; nous disposons d’un panel d’outils nous permettant de décoder notre environnement, dont les autres font partie. Nous sommes programmés pour décrypter la peur, la joie, la tristesse ou la colère sur le visage d’autrui ; programmés pour supposer qu’un ciel gris annonce une pluie prochaine, qu’un effet a sa cause, et que toute cause a sa conséquence. En bref, nous analysons naturellement et inconsciemment les émotions des autres, leur langage non-verbal ou les éléments naturels, et en tirons des conclusions qui sont des suppositions.

DMR manque encore de nuance : supposer n’est pas le problème.

Supposer est naturel.

Le véritable souci est lorsque nous faisons de nos suppositions une vérité absolue et intangible.
Tout comme l’accord précédent nous invitait à rejeter en bloc tout propos d’autrui nous concernant, sans discerner la pertinence de ses propos, celui-ci nous invite à rejeter toute forme de supposition.

Pour réajuster l’accord précédent, nous avons dit que l’enjeu était plutôt d’apprendre à discerner la pertinence des critiques ; pour réajuster celui-ci, disons qu’il s’agit encore de séparer le bon grain et l’ivraie. Nuance, toujours !


Nous pouvons supposer quelque chose, mais nous ne devons pas en rester là

Nous devons voir la supposition comme une invitation à communiquer. Il nous faut poser des questions franches et être nous-mêmes transparents quant à ce que nous pensons, de sorte que nous évitons ce que la PNL nomme « la lecture de pensée ».

Concluons 
Disons qu’il ne nous faut pas suivre cet accord sans user de notre discernement.
Après deux chapitres nous laissant supposer qu’autrui est un méchant qui cherche à nous empoisonner par ses mots, DMR nous invite maintenant à ne pas faire de procès d’intention. 
Or, des suppositions, le cerveau humain passe son temps à en faire ! Le tout est de communiquer avec autrui (pourvu qu’il ne rejette pas notre parole qu’il jugerait subjectivement reprochable, et accepte d’en faire son affaire personnelle !).
J’en profite pour souligner que la contradiction semble être l’essence même du bouquin de DMR ; celui qui nous invite à ne pas faire de suppositions, ne nous livre-t-il pas un bouquin qui en regorge ?

4. Faites toujours de votre mieux

C’est accord me fait penser à une situation que tous avons déjà connue.
Être en examen, devoir justifier notre réponse en un nombre de mots donnés, et se répéter à l’infini, paraphraser ses paraphrases sans cesse histoire de faire du remplissage et atteindre les quotas.

Ce quatrième accord est exposé en 8 pages.
Huit pages où DMR répète inlassablement la même chose, et cherche à développer une phrase si simple qu’elle se suffit à elle-même et se passe d’explication. Fort de son envie de donner une illusion de consistance à ses écrits, l’auteur développe autour de la question du « mieux » et de l’action de faire.

Alors, qu’est-ce que notre mieux, selon DMR ?
Simple : notre mieux, c’est ce qui ne nous fatigue pas, ne sollicite pas nos efforts, nous procure du plaisir.
Comme dans ses chapitres précédents, l’auteur décourage son lecteur dans toute forme de surpassement quotidien en l’invitant à ne pas s’acharner davantage que son « mieux », mieux nébuleux, au risque de se vider de son énergie et d’agir « contre lui-même ».
Il ne dit rien sur les « limites » de ce « mieux ». Il n’explique pas à quel moment la persévérance, nécessaire à la croissance humaine, devient néfaste. Il ne nous dit pas pourquoi il faut préserver son énergie et ne pas l’investir dans ce qui peut nous élever. Qui a-t-il de plus important que ça ? Nous ne le saurons jamais.
Il fait mine d’ignorer que pour faire grandir l’homme, il faut le pousser à sortir de sa zone de confort.
Et, dites, DMR, j’ai une question : les choses ne méritent-elles qu’on les fasse que lorsqu’on sait déjà les faire ?

De contre-sens en absurdités, DMR enjoint à « faire de son mieux » et ne pas se juger oubliant que « notre mieux » étant subjectif, ne peut qu’être soumis à notre évaluation personnelle ; répétant plusieurs fois que nous devons « faire de notre mieux, ni plus, ni moins » tandis que, par définition, notre mieux ne peut être moins, et que s’il pouvait être plus, alors ce plus serait notre mieux.

De flous artistiques en nébuleuses, ce quatrième accord continue de jeter de la poussière dorée au lecteur, lui disant que tout ce qui compte, c’est « qu’il soit heureux », qu’il soit « lui-même », qu’il ne se « juge pas », bref, qu’il vive pour lui, par lui, en lui, faisant abstraction totale des autres, de la société et des règles, morales et législatives, qui la régissent.

Qu’ajouter ?
DMR enfonce des portes ouvertes ; plusieurs lignes pour nous expliquer que « quand tu as bien dormi, tu fais mieux de ton mieux que quand tu as mal dormi ».
Merci pour cette information lumineuse.

Concluons 
Comme à son habitude, DMR fait de l’individu et de son bien-être égoiste et narcissique l’alpha et l’oméga de tout. 
Il ne faut agir que si ça nous procure du plaisir, jamais sous la contrainte ; DMR oublie-t-il que l’individu n’est pas seul sur terre et que la vie en société implique des contraintes avec lesquelles il faut savoir composer ?
Tout n’est pas source de plaisir, et notre bien-être individuel n’est pas le curseur du bien et du mal, de l’acceptable ou non.
Quand l’auteur affirme au lecteur qu’il a « le droit d’être lui-même », sans jamais s’encombrer de morale, tient-il compte que le plaisir de certain et leur personnalité profonde consiste au viol de petits enfants ?
Quand l’auteur justifie cette injonction à « être soi-même » au motif que « nous sommes nés avec le droit d’être heureux », à quoi s’en réfère-t-il ? Où est-il écrit que nous naissons avec le droit d’être heureux ? Et à quelle conception du bonheur doit-on se rattacher ?
Bref, que dire ? Qu’ajouter à tout ce qui a déjà été dit ?
Imprécisions, subjectivité, effet Barnum et compagnie, DMR bullshit pour vendre, et ça marche.

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